说汉语
第五课 – 课文
dì wǔ
kè - kè
wén
今天我们到书店去! |
jīntiān wǒmen dào shūdiàn qù |
Aujourd’hui nous allons à la librairie |
你要买什么? |
nǐ yào mǎi shénme ? |
Qu’est-ce que tu veux acheter ? |
我要买一*本词典,也要买一*本小说。(1) |
wǒ yào mǎi yī běn cídiǎn, yě yào mǎi yī běn xiǎoshuō(1) |
Je veux acheter un dictionnaire et un roman |
这本小说叫什么名字? |
zhèi yī běn xiǎoshuō jiào shénme míngzi ? |
Et ce roman, comment s’appelle-t-il ? |
叫“红楼梦”! |
jiào « hóng lóu mèng » |
Il s’appelle Le Rêve dans le pavillon rouge |
很有意思 !这本小说很有名。 |
hěn yǒuyìsi zhèi běn xiǎoshuō hěn yǒumíng 。 |
Très intéressant, ce roman est très célèbre |
对,很有名,可是有点儿难 ! |
Duì, hěn yǒumíng, kěshì yǒudiǎnr nán ! |
Oui, mais il est plutôt difficile. |
有翻译吗? |
yǒu fānyì ma ? |
Est-ce qu’il y a une traduction ? |
当然有! |
dāngrán yǒu ! |
Bien sûr ! |
还要别的吗 ? |
hái yào biéde ma ? |
Est-ce que tu veux autre chose ? |
还要买两本画报,三支毛笔。。。 |
hái yào mǎi liǎng běn huàbào ,sān zhī máobǐ. |
Je veux aussi acheter deux bandes dessinées et trois pinceaux. |
哦!你想用毛笔写汉字!特别难 ! |
ó ! nǐ xiǎng yòng máobǐ xiě hànzì ! tèbié nán! |
Oh ! tu as envie d’écrire les caractères chinois au pinceau ! C’est particulièrement difficile. |
没关系! 好,走!。。。 |
méiguānxi !hǎo, zǒu ! |
Ca ne fait rien ! Bon, on y va ! |
一二三四五六七八九十 |
yī èr sān sì wǔ liù qī bā jiǔ shí |
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 |
Note concernant la
prononciation 发音[fāyīn] :
Devant une syllabe au 4° ton 一yi se prononce au 2° ton et devant une syllabe au premier, deuxième ou troisième ton, il se prononce au 4° ton ; j’indique le changement de ton par la couleur correspondante.
Grammaire 语法
yǔ fǎ
Les spécificatifs
Je l’ai expliqué dès la première leçon, les
Chinois classent les objets dans des espèces grâce à des outils grammaticaux
appelés « spécificatifs ».
Les noms, pris en eux-mêmes, ne sont ni singuliers ni pluriels, si bien que la phrase 我要买书, par exemple, peut aussi bien signifier « je veux acheter un livre » ou « des livres » ; mais, dès lors que l’on veut dénombrer des objets, il est nécessaire de faire précéder le nom qui les désigne du spécificatif qui leur correspond.
本 « běn », que les Pékinois prononcent « běnr », est le spécificatif des livres
张 « zhāng » est le spécificatif des
objets plus larges et longs qu’épais comme les journaux, 报bào, mais aussi
les peintures画, les tables ou les bureaux, 桌子zhuōzi, et
les lits 床chuáng.
Par contre, les bandes
dessinées ou les magazines illustrés, 画报huà bào, dans la
mesure où il s’agit de publications reliées, ont, comme les livres, 本 « běn » pour spécificatif même si les deux
éléments composants 画 et 报 ont chacun张 « zhāng » pour spécificatif et si on trouve aussi « 一张画报 » sur internet.
支« zhī » est le spécificatif des
objets oblongs comme les stylos, les crayons et les pinceaux毛笔 máo bǐ.
Déterminants multiples
Un nom peut avoir plusieurs déterminants, on peut dire, par exemple 这三本小说 : le
démonstratif 这précède alors l’adjectif numéral 三
suivi du spécificatif本 précédant
le nom小说 .
La place des adverbes indiquant la date
Dans la précédente leçon, nous avions vu我们今天, ici nous avons 今天我们 : l’adverbe indiquant la date est en effet placé indifféremment avant ou après le sujet mais JAMAIS après le verbe.
Le
complément de lieu
Comme la plupart des compléments circonstanciels, le complément de lieu où l’on va se place avant le verbe : 我们到书店去. Cependant le verbe 去 « qù » « aller » peut aussi se construire directement : on dira donc indifféremment我们到书店去ou 我们去书店.
Vocabulaire词汇
cí huì
Compter en chinois
Les
cardinaux
Rien n’est plus simple que de compter en
chinois. En apprenant les nombres de 1 à 10, vous apprenez à compter jusqu’à
99 ! Notre système de numération mélange les multiples de dix (vingt, trente, quarante, cinquante,
soixante), un multiple de vingt (quatre-vingts)
et les nombres résultant d’une addition des nombres allant de dix à dix-neuf à
un multiple de dix (soixante-dix,
soixante et onze etc.) ou à un multiple de vingt (quatre-vingt-dix, quatre-vingt-onze etc.). On a beau dire, notre système
de numération est fort peu cartésien ! Les Chinois respectent au contraire
une logique implacable qui est celle des opérations générant ces nombres :
vingt, c’est deux fois dix, 二十 ;
trente, c’est trois fois dix, 三十 ; et ceci
jusqu’à quatre-vingt dix, 九十, qui est neuf fois dix. A ces
dizaines, on additionne tout simplement les unités de un à neuf.
Quatre-vingt-dix-neuf, c’est donc九十九!Nous verrons un peu plus tard comment on
passe aux centaines etc.
Seul le nombre « deux », 二, « èr », donne lieu à une petite difficulté : « deux » ne se dit pas二 mais 两 « liǎng »
en dehors des mathématiques (两 « liǎng »
se prononce « liǎr »
à Pékin).
Quant à 一yī « un », il ne se prononce au premier ton que dans la suite des nombres ; devant une syllabe au 4° ton, il se prononce au 2° ton et devant une syllabe au premier, deuxième ou troisième ton, il se prononce au 4° ton.
Dans les numéros de téléphones, les adresses, où le一yī pourrait prêter à confusion, on utilise yāo 么
Les ordinaux
Dès que l’on connaît les nombres cardinaux de 1 à 10, on connaît aussi
les nombres ordinaux, 1er, 2ème etc. Il suffit d’ajouter
devant le cardinal le mot « dì », « numéro » pour obtenir l’ordinal
correspondant. Ainsi 第一课c’est « leçon n°1 »,
« première leçon » ; nous en sommes à 第五课, « leçon n°5 », la « cinquième leçon ».
Dans une argumentation, on emploie tout simplement 第一, 第二, 第三, pour énumérer les points sur lesquels on
insiste, « premièrement »,
« deuxièmement », « troisièmement » ou « primo »,
« deuxio », « tertio »…
写汉字
Les chiffres chinois sont aussi faciles à écrire que les nombres sont
faciles à apprendre. Mais la simplicité de l’écriture chinoise des nombres a
son revers et les comptables ne pouvaient pas sans danger utiliser les
nombres ordinaires, ils utilisaient donc « la grande écriture », dàxiě, 大写, des chiffres infalsifiables mais évidemment
beaucoup plus difficiles à lire et à écrire ! Seul le zéro appartenant à
cette « grande écriture », líng零est fréquemment utilisé dans les textes
ordinaires.
0 líng ○零 1 yī一 壹 2 èr二 贰 3 sān三 叁/参 4 sì 四 肆 5 wǔ五 伍 6 liù 六 陆7 qī七柒 8 bā 八 捌 9 jiǔ九 玖 10 shí十 拾 100 bǎi百 佰 1000 qiān千 仟 10 000 wàn万 萬 100
000 000 yì 亿 億.
Ensuite, les deux numérotations sont identiques.
Nous nous contenterons quant à nous d’apprendre à écrire les
nombres ordinaires jusqu’à 10 :
学中国文化
Du côté des sciences
Compter sur ses doigts, compter sur un
boulier
Apprendre à compter étant d’une grande simplicité pour les petits
Chinois, on ne s’étonnera donc pas qu’ils aient en moyenne un an d’avance dans
la maîtrise des nombres sur les petits Français (même si, évidemment, jouent
d’autres facteurs, entre autres la pression de la famille et de la société tout
entière sur les écoliers chinois)… Comme les petits Français, les enfants
chinois apprennent à compter sur leurs doigts ; il existe une variante de la méthode
qui vous est indiquée dans cet article : pour éviter la confusion possible
entre 7 et 9, on utilise généralement un geste beaucoup plus clair pour le
7 ; le pouce, l’index et le majeur sont joints par leur extrémité tandis
que l’annulaire et l’auriculaire sont repliés dans le creux de la main. On peut
même compter jusqu’à dix avec une seule main : pour représenter
le nombre 10, on peut croiser l’index et le majeur ou bien fermer le poing
(mais le poing fermé peut aussi représenter le 0). Notez aussi que l’on peut
partir de l’auriculaire pour désigner le 1 au lieu de partir de l’index…
La langue chinoise, qui suit la logique des opérations générant les
nombres, épouse étroitement la technique du boulier 算盤suànpán – à
moins que ce ne soit l’inverse – dont les performances sont restées longtemps
inégalées, y compris par les ordinateurs les plus puissants, jusque dans les
années 80 ! L’ordinateur n’est d’ailleurs qu’un lointain descendant de cet
ingénieux dispositif.
La symbolique des nombres
Mais la langue a aussi ses sortilèges et l’on constate encore
aujourd’hui, en Chine, que le nombre 4, 四, qui se prononce un peu comme sǐ 死, « mourir »,
a mauvaise presse auprès des étudiants qui tentent le concours d’entrée à
l’université : « A Shanghai,
rapporte Le Quotidien de la jeunesse de Chine [du 8 juin 2005], les compagnies de taxi ont reçu d’étranges demandes
de réservation. Les parents des candidats au concours refusaient les voitures
dont les plaques minéralogiques se terminaient par 4 : en chinois ce
chiffre se prononce comme l’idéogramme de la mort, et en dialecte shanghaien il
est l’homonyme du verbe « perdre » ! (Aurore Merle
et Michaël Sztanke, Etudiants chinois, qui sont les élites de demain ?, éditions
Autrement, 2006).
Si le nombre 4 est un nombre fatal, signe de mauvais présage, le nombre 9 jouit au contraire d’un grand prestige, non pas lié à son homophonie avec un autre mot, comme le nombre 4, mais à une mystique des nombres qui n’est pas sans rappeler celle de Pythagore. Ainsi le 9, masculin, comme tous les nombres impairs, mais qui est aussi le plus grand nombre à un seul chiffre, représente la masculinité suprême. A ce titre, il était utilisé en architecture comme matrice de construction, comme en témoigne, de manière exemplaire, le Temple du Ciel à Pékin, 天坛 Tiān
La
numération chinoise ancienne
Les
mathématiciens renommés de la Chine ancienne
Le
roman, un genre littéraire populaire : 小说
Le
Rêve dans le Pavillon rouge
Illustration
de Xu Baozhuan, 1810, pour une scène du roman de Cao Xueqin