wǔ   - wén

今天店去!

jīntiān wǒmen dào shūdiàn

Aujourd’hui nous allons à la librairie

nǐ yào mǎi shénme ?

Qu’est-ce que tu veux acheter ?

**本小(1)

wǒ yào mǎi běn cídiǎn yào mǎi běn xiǎoshuō(1)

Je veux acheter un dictionnaire et un roman

本小

zhèi běn xiǎoshuō jiào shénme míngzi ?

Et ce roman, comment s’appelle-t-il ?

叫“红楼梦”!

jiào « hóng lóu mèng »

Il s’appelle Le Rêve dans le pavillon rouge

很有 !这本小很有

hěn yǒuyìsi zhèi běn xiǎoshuō hěn yǒumíng

Très intéressant, ce roman est très célèbre

对,很有有点

Duì, hěn yǒumíng, kěshì yǒudiǎnr nán !

Oui, mais il est plutôt difficile.

yǒu fānyì ma

Est-ce qu’il y a une traduction ?

dāngrán yǒu

Bien sûr !

的吗

hái yào biéde ma

Est-ce que tu veux autre chose ?

买两本画报,三支。。。

hái yào mǎi liǎng běn huàbào sān zhī máobǐ.

Je veux aussi acheter deux bandes dessinées et trois pinceaux.

你想笔写汉字!特别难

ó nǐ xiǎng yòng máobǐ xiě hànzì tèbié nán

Oh ! tu as envie d’écrire les caractères chinois au pinceau ! C’est particulièrement difficile.

!。。。

méiguānxi hǎo zǒu

Ca ne fait rien ! Bon, on y va !

七八

èr sān wǔ liù jiǔ shí

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Note concernant la prononciation [fāyīn] :

Devant une syllabe au 4° ton yi se prononce au 2° ton et devant une syllabe au premier, deuxième ou troisième ton, il se prononce au 4° ton ; j’indique le changement de ton par la couleur correspondante.

 

Grammaire 语法

yǔ fǎ

Les spécificatifs

         Je l’ai expliqué dès la première leçon, les Chinois classent les objets dans des espèces grâce à des outils grammaticaux appelés « spécificatifs ».

Les noms, pris en eux-mêmes, ne sont ni singuliers ni pluriels, si bien que la phrase , par exemple, peut aussi bien signifier « je veux acheter un livre » ou « des livres » ; mais, dès lors que l’on veut dénombrer des objets, il est nécessaire de faire précéder le nom qui les désigne du spécificatif qui leur correspond.

 « běn », que les Pékinois prononcent « běnr », est le spécificatif des livres

 « zhāng » est le spécificatif des objets plus larges et longs qu’épais comme les journaux, bào, mais aussi les peintures, les tables ou les bureaux,  zhuōzi, et les lits chuáng. Par contre, les bandes dessinées ou les magazines illustrés, 画报huà bào, dans la mesure où il s’agit de publications reliées, ont, comme les livres,  « běn » pour spécificatif même si les deux éléments composants et ont chacun « zhāng » pour spécificatif et si on trouve aussi « 一张画报 » sur internet.

« zhī » est le spécificatif des objets oblongs comme les stylos, les crayons et les pinceaux máo bǐ.

Déterminants multiples

         Un nom peut avoir plusieurs déterminants, on peut dire, par exemple 本小 : le démonstratif précède alors l’adjectif numéral suivi du spécificatif précédant le nom .

 

La place des adverbes indiquant la date

Dans la précédente leçon, nous avions vu今天, ici nous avons 今天 : l’adverbe indiquant la date est en effet placé indifféremment avant ou après le sujet mais JAMAIS après le verbe.

 

Le complément de lieu

Comme la plupart des compléments circonstanciels, le complément de lieu où l’on va se place avant le verbe : 店去. Cependant le verbe  « qù » « aller » peut aussi se construire directement : on dira donc indifféremment店去ou .

 

Vocabulaire

huì

Compter en chinois

Les cardinaux

            Rien n’est plus simple que de compter en chinois. En apprenant les nombres de 1 à 10, vous apprenez à compter jusqu’à 99 ! Notre système de numération mélange les multiples de dix (vingt, trente, quarante, cinquante, soixante), un multiple de vingt (quatre-vingts) et les nombres résultant d’une addition des nombres allant de dix à dix-neuf à un multiple de dix (soixante-dix, soixante et onze etc.) ou à un multiple de vingt (quatre-vingt-dix, quatre-vingt-onze etc.). On a beau dire, notre système de numération est fort peu cartésien ! Les Chinois respectent au contraire une logique implacable qui est celle des opérations générant ces nombres : vingt, c’est deux fois dix,  ; trente, c’est trois fois dix,  ; et ceci jusqu’à quatre-vingt dix, , qui est neuf fois dix. A ces dizaines, on additionne tout simplement les unités de un à neuf. Quatre-vingt-dix-neuf, c’est doncNous verrons un peu plus tard comment on passe aux centaines etc.

            Seul le nombre « deux », , « èr », donne lieu à une petite difficulté : « deux » ne se dit pas mais « liǎng » en dehors des mathématiques ( « liǎng » se prononce « liǎr » à Pékin).

            Quant à « un », il ne se prononce au premier ton que dans la suite des nombres ; devant une syllabe au 4° ton, il se prononce au 2° ton et devant une syllabe au premier, deuxième ou troisième ton, il se prononce au 4° ton.

            Dans les numéros de téléphones, les adresses, où le pourrait prêter à confusion, on utilise yāo  

Les ordinaux

Dès que l’on connaît les nombres cardinaux de 1 à 10, on connaît aussi les nombres ordinaux, 1er, 2ème etc. Il suffit d’ajouter devant le cardinal le mot «  », « numéro » pour obtenir l’ordinal correspondant. Ainsi 第一课c’est « leçon n°1 », « première leçon » ; nous en sommes à « leçon n°5 », la « cinquième leçon ».

Dans une argumentation, on emploie tout simplement , 第二, , pour énumérer les points sur lesquels on insiste, « premièrement », « deuxièmement », « troisièmement » ou « primo », « deuxio », « tertio »…

                       

汉字

Les chiffres chinois sont aussi faciles à écrire que les nombres sont faciles à apprendre. Mais la simplicité de l’écriture chinoise des nombres a son revers et les comptables ne pouvaient pas sans danger utiliser les nombres ordinaires, ils utilisaient donc « la grande écriture », xiě, , des chiffres infalsifiables mais évidemment beaucoup plus difficiles à lire et à écrire ! Seul le zéro appartenant à cette « grande écriture », língest fréquemment utilisé dans les textes ordinaires.

0 líng 1 2 èr 3 sān / 4 5 wǔ 6 liù 7 七柒 8 9 jiǔ 10 shí 100 bǎi 1000 qiān 10 000 wàn   100 000 000 亿 .

Ensuite, les deux numérotations sont identiques.

Nous nous contenterons quant à nous d’apprendre à écrire les nombres ordinaires jusqu’à 10 :

 

国文

Du côté des sciences

Compter sur ses doigts, compter sur un boulier

Apprendre à compter étant d’une grande simplicité pour les petits Chinois, on ne s’étonnera donc pas qu’ils aient en moyenne un an d’avance dans la maîtrise des nombres sur les petits Français (même si, évidemment, jouent d’autres facteurs, entre autres la pression de la famille et de la société tout entière sur les écoliers chinois)… Comme les petits Français, les enfants chinois apprennent à compter sur leurs doigts ; il existe une variante de la méthode qui vous est indiquée dans cet article : pour éviter la confusion possible entre 7 et 9, on utilise généralement un geste beaucoup plus clair pour le 7 ; le pouce, l’index et le majeur sont joints par leur extrémité tandis que l’annulaire et l’auriculaire sont repliés dans le creux de la main. On peut même compter jusqu’à dix avec une seule main : pour représenter le nombre 10, on peut croiser l’index et le majeur ou bien fermer le poing (mais le poing fermé peut aussi représenter le 0). Notez aussi que l’on peut partir de l’auriculaire pour désigner le 1 au lieu de partir de l’index…

La langue chinoise, qui suit la logique des opérations générant les nombres, épouse étroitement la technique du boulier suànpán – à moins que ce ne soit l’inverse – dont les performances sont restées longtemps inégalées, y compris par les ordinateurs les plus puissants, jusque dans les années 80 ! L’ordinateur n’est d’ailleurs qu’un lointain descendant de cet ingénieux dispositif.

 

La symbolique des nombres     

Mais la langue a aussi ses sortilèges et l’on constate encore aujourd’hui, en Chine, que le nombre 4, qui se prononce un peu comme sǐ , « mourir », a mauvaise presse auprès des étudiants qui tentent le concours d’entrée à l’université : « A Shanghai, rapporte Le Quotidien de la jeunesse de Chine [du 8 juin 2005], les compagnies de taxi ont reçu d’étranges demandes de réservation. Les parents des candidats au concours refusaient les voitures dont les plaques minéralogiques se terminaient par 4 : en chinois ce chiffre se prononce comme l’idéogramme de la mort, et en dialecte shanghaien il est l’homonyme du verbe « perdre » ! (Aurore Merle et Michaël Sztanke, Etudiants chinois, qui sont les élites de demain ?, éditions Autrement, 2006).

Si le nombre 4 est un nombre fatal, signe de mauvais présage, le nombre 9 jouit au contraire d’un grand prestige, non pas lié à son homophonie avec un autre mot, comme le nombre 4, mais à une mystique des nombres qui n’est pas sans rappeler celle de Pythagore. Ainsi le 9, masculin, comme tous les nombres impairs, mais qui est aussi le plus grand nombre à un seul chiffre, représente la masculinité suprême. A ce titre, il était utilisé en architecture comme matrice de construction, comme en témoigne, de manière exemplaire, le Temple du Ciel à Pékin,  Tiān

 Tán. Comprenant trois niveaux de neuf étages, construit sur des multiples de neuf, le Temple du Ciel est à lui seul une leçon de mathématiques appliquées.

La création du monde lui-même, comme tout différencié, n’est peut-être que le résultat d’une première opération mathématique : « 一分 », «  fēnwéi èr » « Un se divise en deux », dit le proverbe ; autrement dit, le UN est trop un pour rester Un ! L’expression, couramment employée, signifie aussi que rien n’est jamais ni tout blanc ni tout noir…

Les mathématiciens chinois

Les Chinois sont de remarquables mathématiciens. Dès le XIV° siècle avant J.C., ils avaient inventé le système décimal qui n’apparaîtra en Occident qu’au X° siècle après J.C..  Le zéro, qui n’est entré dans le champ numérique des Européens qu’au XIII° siècle après J.C. par l’intermédiaire des savants arabes, était connu des Chinois depuis la plus haute antiquité, au moins au IV° siècle avant J.C. ; c’est d’eux que les Arabes l’ont appris avant de nous le transmettre.         

Dès le V° siècle, les mathématiciens chinois avaient calculé la 10° décimale de π qui se nomme également « le nombre de Zu » en l’honneur des mathématiciens qui ont accompli cet exploit,     ce qu’ignorent apparemment nos manuels scolaires ! Les mathématiciens européens n’en seront pourtant qu’à la 7° décimale de π au début du XVII° siècle…

Quant au triangle de Pascal, il avait été conçu par les mathématiciens chinois dès le XIème siècle ! En voici une image, datée de 1303 :

Pascal, 1654

Chine 1303

Ceux qui voudraient aller plus loin pourront consulter l’encyclopédie de Chine information sur le vocabulaire des mathématiques et surtout, les sept articles de Michelem, qui a traduit pour vous plusieurs textes concernant l’histoire des mathématiques chinoises et que je remercie de son dévouement :

La numération chinoise ancienne

Les mathématiciens renommés de la Chine ancienne

Le triangle de Pascal

Le triangle de Jia Xian

Zhu Shijie

Zu Chongzhi 祖冲之

Liu Hui

Du côté de la littérature

Le roman, un genre littéraire populaire :

            Le roman, c’est d’emblée la parole des humbles par opposition à la poésie noble des élites ; c’est littéralement une « petite parole » : , xiǎoshuō en chinois. Il n’empêche que c’est à travers cette « petite parole » que nous entendons palpiter la civilisation chinoise.

Le Rêve dans le Pavillon rouge

Illustration de Xu Baozhuan, 1810, pour une scène du roman de Cao Xueqin

Nous aurons l’occasion de reparler de ce chef d’œuvre de la littérature du XVIII° siècle mais les curieux peuvent déjà avoir une petite idée de ce roman de Cao Xueqin en lisant l’article de l’Universalis ou celui de Chine information (malgré les nombreuses fautes qu’il recèle)…